Aide à l’emploi de l’agence nationale du sport

Un levier pour soutenir la professionnalisation du mouvement sportif

Chaque année et sur l’ensemble du territoire, l’Agence Nationale du Sport (ANS) accompagne près de 30 000 associations locales afin de mener des actions en faveur du développement des pratiques sportives.

Via les projets sportifs territoriaux de l’ANS, le SDJES 59 soutient la professionnalisation du mouvement sportif. Il octroie, sur dossier, une aide à l’emploi aux associations sportives du département. Cette aide a pour but d’accompagner la structure bénéficiaire dans l’embauche d’un salarié, soit :

  • Pour pérenniser le poste créé au sein de l’association.
  • Pour consolider un emploi déjà existant au sein d’une association, dans le cas où celle-ci rencontre des difficultés pour maintenir le poste.

Depuis 2021, le SDJES a permis, via les financements de l’ANS, la création de 174 emplois dans le département du Nord.

Madame Aude PESENTI, responsable des formations au sein de l’association « Saint Amand handball – Porte du Hainaut », club associatif amateur et professionnel, qui bénéficie de cette aide, nous en parle :

Comment avez-vous appris l’existence des aides à l’emploi de l’ANS ?

Je gère le compte Asso du club. Nous recevons régulièrement des informations sur les différentes subventions mises en place, notamment par courriel. L’aide à l’emploi de l’ANS a dû en faire partie. Par ailleurs, notre présidente siège dans de nombreuses instances et ses activités professionnelles lui permettent de faire une veille active sur les différents dispositifs. 

Comment avez-vous postulé ? Le dossier de demande d’aide à l’emploi a-t-il été compliqué à réaliser ?

Compliqué, non, dès lors qu’on maitrise un peu l’interface du compte Asso.

« A partir du moment où nous avons repéré des besoins en terme d’emploi au sein de notre structure, nous avons postulé par rapport aux attendus de la demande. »

Pour certaines réponses, nous nous sommes appuyés sur ce que nous avions déjà formalisé pour les projets fédéraux, déposés un peu plus tôt dans le calendrier.

Certains items comme les bénéficiaires, le territoire, sont plus complexes à renseigner car il s’agit d’un choix multiple dont les catégories proposées sont un peu limitées. Mais le formulaire donne la possibilité, dans une rubrique suivante, de détailler un peu plus.

Quels sont les besoins du club en terme d’emploi ?

Entre notre première demande et la dernière, il y a eu une évolution du périmètre de l’emploi concerné. Initialement axé sur le sportif, il est désormais aussi tourné vers l’administratif, permettant la structuration du club.

« Nous avions déjà une bonne équipe en place au niveau sportif, les aides à l’emploi ANS ont permis d’élargir nos possibilités. »

De combien d’emploi avez-vous pu bénéficier ces dernières années ?

Nous en sommes à deux créations de poste : l’un de manager du club, occupé par une femme, qui porte à la fois sur les aspects administratifs et sur le lien avec les entités sportives du club, l’autre est plutôt un poste à responsabilité sociale et environnementale (RSE) et sur le centre de formation.

Nous avons également bénéficié de deux emplois « 1 jeune 1 solution » : un agent de développement, qui intervient exclusivement sur le secteur amateur, et une chargée de communication. Ils ne sont plus financés depuis cette année. Le poste d’agent de développement est pérennisé. Pour le second poste, c’est en discussion.

« L’idée est que la subvention ANS permette d’embaucher dans un premier temps, ensuite la structure se donne pour objectif de pérenniser derrière, en deuxième temps. »

En ce qui nous concerne, grâce à ces emplois, nous structurons la partie amateur du club, qui est importante, pour éviter que ce soit uniquement l’équipe professionnelle qui fasse vivre le club.

Qu’a permis de réaliser l’embauche ? Des actions complexes à mener en l’état ont-elles pu être mises en place grâce aux embauches ?

Tout à fait, par exemple l’embauche de l’agent de développement a permis de mettre en place notre section handfit, pour un public plutôt féminin. La section contribue à maintenir ou remettre en forme les pratiquantes grâce à des ateliers propres au handball sans pratique compétitive.

Nous portons plus largement un projet de réinsertion des femmes très éloignées de l’emploi et de la pratique sportive, via la pratique du handfit, par groupe de 10 ou 12.

« En deux ans, nous avons accompagné trois promotions, équivalent à environ 40 femmes, dont 10 ont réussi à obtenir un emploi à la fin du parcours. »

Nous intervenons auprès de plusieurs écoles primaires, en IME et en EHPAD, avec des activités sur place régulières, dans un périmètre de 15 kilomètres autour de Saint Amand.

En terme de RSE, nous avons mis en place la production de miel via l’acquisition de plusieurs ruches, installé un poulailler nourri avec les déchets organiques des adhérents du club. Nous essayons de réaliser au maximum le tri sélectif dans nos bureaux. Le mise en place de ces pratiques nous a permis de candidater à la certification ADEME et de faire partie des clubs sportifs engagés.

Il s’agit clairement de projets que nous n’aurions pas pu mettre en place sans l’embauche ANS de l’agent de développement et de la manageure. Les projets étaient auparavant « dans les cartons », mais irréalisables, par manque de personnel.

« Grace à ces embauches, nous pouvons dépasser notre simple rôle de club de handball, et devenir un véritable acteur du territoire, tant dans l’emploi que dans la RSE. »

Qu’est-ce que vous diriez aux clubs souhaitant candidater pour une aide à l’emploi ANS ?

La charge administrative provoquée par l’aide ANS n’est pas importante. La principale difficulté est de trouver le bon candidat, de bien définir ses propres besoins et de savoir pourquoi on embauche quelqu’un. C’est important de clarifier ce que l’on compte faire de l’emploi une fois la subvention terminée.

« Il est également nécessaire de s’assurer d’avoir des ressources en interne pour accompagner la personne recrutée. »

Nous avons fait le choix de recruter des personnes plutôt jeunes, entre 20 et 25 ans, ce qui implique que nous développions leurs compétences et que nous les formions, pour apporter à leur parcours professionnel autant qu’elles nous apportent au sein du club.

Mise à jour : juin 2024