Depuis 2017, le ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse organise à chaque rentrée scolaire des évaluations nationales des acquis des élèves de CP, de CE1 et de 6e en français et en mathématiques. À la rentrée 2023, de nouvelles évaluations ont été introduites en classes de CM1 et de 4e.
Ces évaluations permettent tout d’abord aux professeurs de disposer des repères précis sur les acquis des élèves et d’adapter leurs enseignements aux besoins de leurs élèves. Les professeurs ont déjà reçu les résultats individuels de leurs élèves et ont donc pu les exploiter à des fins pédagogiques. Les résultats individuels sont également communiqués aux familles, permettant ainsi à chacune de connaître les points d’appui et de progression de ses enfants. Enfin, au niveau national, ces évaluations permettent de disposer d’éléments consolidés et d’adapter la politique éducative.
Les passations des évaluations nationales des élèves en cette rentrée 2023 se sont tenues du 12 septembre au 23 septembre pour les classes de CP, CE1 et CM1 et du 11 septembre au 29 septembre pour les classes de 6e et de 4e. Une nouvelle fois, les professeurs se sont fortement mobilisés pour les organiser : le taux de participation des élèves atteint en effet 98 % en CP, CE1 et CM1 et 96 % en 6e et 4e.
En CP, les résultats sont stables entre 2022 et 2023 dans cinq des sept domaines évalués en français (comme au national) et dans six des sept domaines évalués en mathématiques (avec une hausse pour « Placer un nombre sur une ligne graduée » qui est stable au national).
Les niveaux de performances de 2023 sont comparables à ceux de 2019 dans la majorité des domaines évalués, en français comme en mathématiques dans l’académie comme au national. Des progrès sont observés pour les mêmes domaines dans l’académie et au plan national : « Connaître le nom des lettres et le son qu’elles produisent » (+1,8 point), « Comparer des nombres » (+5,5 points) et « Résoudre des problèmes » (+3,0 points). De plus, une hausse pour « Ecrire des nombres entiers » (+1,9 point) est observée dans l’académie.
S’agissant des différences entre secteurs de scolarisation, les résultats révèlent une stabilisation des écarts de performance entre les élèves scolarisés en REP+ et ceux du secteur public hors éducation prioritaire, entre 2022 et 2023, après une réduction observée entre 2021 et 2022. Les écarts entre les élèves scolarisés en REP+ et ceux du secteur public hors éducation prioritaire retrouvent globalement leur niveau de 2019 en français et se réduisent en mathématiques. Par exemple, dans le domaine de la comparaison des nombres, l’écart passe de 10,5 points en 2019 à 7,1 points en 2023.
En CE1, les résultats académiques sont majoritairement stables en français, en comparaison de 2022 et 2019 et en baisse marquée dans les domaines « Écrire des mots », « Comprendre des phrases lues seul(e) » et « Comprendre des mots à l’oral », comme au national. En mathématiques, les résultats académiques sont stables ou en hausse, en comparaison de 2022 et de 2019, avec une hausse plus marquée, depuis 2019, dans le domaine « Écrire des nombres entiers » comme au national et spécifiquement dans l’académie pour « Reproduire un assemblage » (+3,5 points).
Par ailleurs, les écarts de performance entre les élèves scolarisés en REP+ et ceux du secteur public hors éducation prioritaire sont orientés légèrement à la hausse en français, alors que ces écarts sont stables au national. En mathématiques, ces écarts sont relativement stables comme au national.
Pour la première fois, les élèves de CM1 ont également bénéficié d’une évaluation nationale commune à toutes les écoles. Les premières analyses montrent des résultats contrastés comme au national, selon les domaines évalués. En français : de 53,5 % de réussite dans le domaine « Lire à voix haute un texte » - à 84,4 % dans le domaine « comprendre des textes lus à l’oral ». En mathématiques : de 30,8 % de réussite dans le domaine « mémoriser des faits numériques » à 84,3 % dans le domaine « écrire des nombres entiers ».
Les écarts entre REP+ et HEP sont variables selon les domaines ; ils sont importants en français qu’en mathématiques notamment pour « Identifier la relation sujet verbe », « Utiliser des marques d’accord pour les noms et les adjectifs » et « Savoir trouver les mots de la même famille » ainsi qu’en « Résolution de problèmes ».
En 6e, les résultats en 2023 sont globalement stables en français en mathématiques par rapport à 2022 dans l’académie comme au national.
En comparaison de plus long terme, depuis 2017, en français, les résultats 2023 apparaissent en progrès, avec une réduction de la part des élèves les moins performants et un accroissement de celle des plus performants comme au national. En mathématiques, des résultats 2023 retrouvent leur niveau de 2017 dans l’académie alors qu’ils les dépassent légèrement au plan national, des progrès moins importants étant constatés de la part des élèves les moins performants comme des plus performants.
Pour mémoire, les élèves entrés en 6e en 2023 ont bénéficié du dédoublement de leur classe de CP pour ceux scolarisés en éducation prioritaire (REP+ et REP). Par ailleurs, ils ont connu la crise sanitaire (printemps 2020) durant leur année de CE1.
Pour la première fois, les élèves de 4e ont également bénéficié d’une évaluation nationale commune à tous les collèges. Les résultats sont contrastés, en académie comme au niveau national, avec des performances académiques en deçà des performances nationales. En français, moins de la moitié des élèves ont des résultats satisfaisants dans les domaines de la grammaire, de l’orthographe et de la compréhension de l’écrit (41 % en académie contre 47,2 % au niveau national). En mathématiques, moins de la moitié des élèves ont des résultats satisfaisants dans les domaines de la résolution de problèmes et de la géométrie (40,8 % en académie contre 45,3 % au niveau national). Comme pour les évaluations des niveaux précédents, les résultats académiques sont plus homogènes que les résultats nationaux dans le secteur public, avec des écarts moins importants entre les élèves scolarisés en éducation prioritaire et ceux du secteur public hors éducation prioritaire.