Ce projet Notre école faisons la ensemble repose sur deux postures :
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L’élève est libre de choisir son espace de travail, ses modalités, sa position dans la classe ;
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L’enseignant adopte la posture de « lâcher prise » sans faire disparaître les règles de la classe. Il devient la dernière ressource à consulter si l’élève a exploité toutes les ressources mises à sa disposition.
Retrouver l’engagement des élèves
« Je cherchais à renforcer l’engagement de mes élèves dans leurs apprentissages » : c’est avec ces mots que Madame El Mouslim, enseignante de Prévention Santé Environnement, présente ce projet qu’elle a initié, très vite rejointe par sa collègue Madame Delepierre, enseignante de Lettres – Histoire.
Et en effet, quand on rentre dans une de leurs classes, on a envie de s’installer et de travailler. Les élèves peuvent choisir de s’installer sur le vélo-bureau et de pédaler pendant l’effort, d’autres s’assoient sur les tabourets flexibles ou les sièges boules. Il est aussi possible de s’installer autour d’une table hexagonale pour travailler ensemble grâce au tableau mobile, ou inversement s’équiper d’un casque antibruit pour se recentrer et se concentrer.
Du mobilier mais avant tout des méthodes
Si le projet nait d’une envie de reconquérir les élèves potentiellement décrocheurs et passe nécessairement par l’achat de matériel spécifique, c’est avant tout les méthodes et la pratique professionnelle qui évoluent.
Il faut interroger ses méthodes, accepter que les élèves soient acteurs de leurs enseignements et ne pas avoir peur d’avoir la sensation de perdre le contrôle.
Sylvain Pamart, chef d’établissement
L’enseignante Madame El Mouslim, a suivi une formation sur les classes flexibles et applique les concepts pour intéresser ses élèves, développer leur autonomie et le travail collaboratif. Ces compétences seront essentielles pour leur intégration dans le monde professionnel. Alors, dans sa classe, les élèves s’installent, bougent, interagissent, travaillent. Ils se saisissent d’une activité, le minuteur leur permet d’évaluer leur progression vers la tâche finale, ceux qui ont terminé participent à un atelier pendant que l’enseignante accompagne les élèves à besoin éducatif particulier dans leur autoévaluation. Les élèves sont impliqués, développent leur autonomie et collaborent. Ces compétences seront essentielles pour leur intégration dans le monde professionnel.
Le temps de préparation est conséquent, mais la gestion de classe est facilitée. Ça vaut le coup.
Leila El Mouslim
En Lettres – Histoire, c’est la même démarche : des plans de travail permettent de progresser à son rythme et/ou en groupe, différents supports permettent à tous d’accéder au contenu (audios, vidéos, textes, cartes...), des pinces rappellent les consignes pour que les élèves se saisissent des exercices, le coin lecture s’adapte et permet aux élèves d’écouter des histoires, une carte Pause permet aux élèves de prendre quelques minutes de repos quand ils en ressentent le besoin…
Les élèves gagnent en autonomie et en motivation.
Libre, mais pas sans règle !
Si les élèves bénéficient de liberté, ce fonctionnement implique des règles :
- je m’assois où je veux tant que je travaille et que je suis attentif(ve) ;
- je prends soin du matériel et je le range à sa place ;
- je me déplace quand j’en ai besoin toujours dans le calme ;
- je travaille à mon rythme (mais je travaille) et selon les consignes qui me sont données ;
- je chuchote que si j’en ai besoin pour travailler, aider, ou me faire aider.
Des salles flexibles, pour se concentrer mais également pour gérer ses émotions
La salle flexible, c’est une nouvelle façon d’enseigner et d’apprendre. C’est aussi un outil pour développer la connaissance de soi-même et de ses émotions. Savoir quand on a besoin de se recentrer, de se calmer ou de se dépenser.
Ce dispositif intègre une dynamique plus globale du développement des compétences psycho-sociales (reconnues par l’OMS comme étant les compétences permettant de faire face aux exigences et aux défis de la vie), avec un travail sur les émotions ou encore des séances de sophrologie proposées par l’enseignante de Lettres – Histoire.
Travail autour des émotions
Comme le résume le chef d’établissement, il faut « apprendre aux élèves à gérer ses émotions pour se concentrer et se positionner face aux apprentissages, préparer les élèves à l’intégration ».
Séances de détente
Offrir un cadre d’apprentissage sécurisant passe aussi par le fait de donner des clés de connaissances aux élèves sur eux.
Expliquer les émotions c’est s’assurer d’une diminution des actes de violences verbales ou physiques, diminuer les tensions liées au stress, augmenter la confiance en soi, c’est aussi prévenir les conduites addictives.
Les déclinaisons auprès des élèves sont simples et infinies : éliminer le stress, mieux comprendre ses émotions, développer le calme, booster sa confiance en soi, s’accorder une parenthèse, se préparer sereinement aux examens, améliorer son sommeil… en utilisant sa respiration, des visualisations.
Les élèves peuvent expérimenter, deux fois par mois ces outils dans le cadre des ateliers de relaxation « Bien dans tes baskets », animés par Mme Delepierre, également sophrologue.
Mise à jour : mai 2024