Une école où tous les élèves se sentent bien

L’école doit être un lieu de construction et de respiration, un lieu de bonheur pour chacun, y compris et surtout, pour nos élèves les plus fragiles. Pourtant, certains jeunes ne trouvent pas leur place dans notre système éducatif et s’y consument au lieu de s’y construire. Certains décrochent et/ou adoptent des postures de perturbateurs. D’autres traversent leur scolarité au prix de souffrances que l’on ne découvre parfois, hélas, qu’à l’occasion de drames. Le repérage et l’analyse des besoins doivent être améliorés pour prévenir les situations de discrimination et d’exclusion.

Le décrochage est le résultat le plus explicite du mal-être à l’école. L’objectif est bien sûr de l’éviter en amont, mais lorsqu’il est trop tard, tout doit être fait pour que le raccrochage se fasse. Le décrochage, précédé souvent par l’absentéisme, n’est pas qu’une affaire de vie scolaire et doit être abordé par toute la communauté éducative au sens large et en premier lieu par tous les professeurs, qui doivent donc être mieux formés. Pour les élèves décrocheurs ou en phobie scolaire, des formations hybrides peuvent être imaginées selon des modalités adaptées au contexte. Le travail partenarial avec les collectivités et les autres services de l’État doit être renforcé et les écoles de la deuxième chance ou micro-lycées doivent être créés dans les territoires les plus touchés et dans lesquels les entreprises ont besoin de recruter. Les entreprises seront sollicitées pour du mentorat et de l’apprentissage. L’expérimentation territoire « zéro exclusion » sera analysée sous l’angle de son efficacité à lutter contre le décrochage. Enfin, le décrochage étant une rupture dépassant le cadre scolaire, dans son processus comme dans ses conséquences, le travail partenarial avec les collectivités et les autres services de l’État, devra être renforcé dans le cadre des cités éducatives bien sûr, mais aussi dans d’autres cadres territoriaux en l’absence de celles-ci.

Les élèves à « haut potentiel », parce qu’ils peuvent se sentir en décalage avec le rythme de la classe, sont susceptibles de se retrouver en situation de souffrance, voire de décrochage.

Au collège, aux côtés de « devoirs faits » et sur le même principe organisationnel, sera développée dans les établissements volontaires une offre « approfondissements », visant à permettre aux élèves en recherche de contenus supplémentaires d’y avoir accès de façon présentielle et/ou numérique. Bien sûr, comme pour « devoirs faits », cette offre n’a de sens que si le dispositif est entre en résonance avec ce qui se passe pour l’élève durant les cours.

Le harcèlement, caractérisé ou ressenti, est toujours une cause de grand mal-être, et parfois à l’origine du décrochage. Le programme pHARe se déploie et doit s’accompagner d’actions spécifiques, en particulier autour de la médiation par les élèves. Très tôt les enfants peuvent être sensibilisés à l’empathie, par exemple à l’aide de la technique du « message clair » qui sera développée dans le premier degré.

De plus en plus de nos élèves entament une transition de genre, processus complexe dans lequel ils sont généralement bien accueillis mais pas forcément bien accompagnés. Nos personnels, parfois démunis face au ressenti de ces jeunes, doivent être mieux formés à ces problématiques. De façon générale, le besoin d’un accompagnement psychologique plus accessible concerne tous les jeunes : des expérimentations tenteront d’en faciliter l’accès aux familles pour lesquelles le recours aux soins au soin est difficile.

Au-delà de l’attention particulière portée aux publics en ayant le plus besoin, le climat scolaire doit être une priorité dans tous les établissements et les enquêtes sur le sujet doivent continuer à se multiplier afin d’accompagner les équipes dans cette politique. Classes flexibles, salles sensorielles, pratiques restauratives, évènements festifs et valorisants pour l’établissement : toutes les actions susceptibles d’améliorer le climat scolaire doivent être encouragées.

 

Mise à jour : octobre 2022