Pour pouvoir s’épanouir et réussir au mieux, nos jeunes doivent être « bien dans leur tête comme dans leur peau ». Cette mission de l’école, qui peut paraître annexe au premier abord, est au contraire centrale. Elle revêt même une importance toute particulière dans notre académie, qui se caractérise par des indicateurs de santé dégradés par rapport au reste du territoire national, dans un contexte de fragilité sociale plus marqué qu’ailleurs.
En matière de santé, l’académie de Lille agrège des zones contrastées, avec un maillage de l’offre de soins disparate, entre d’un côté des territoires urbanisés aux ressources riches et de l’autre des territoires plus ruraux, où les professionnels de santé se font rares.
Malgré la diversité des situations, le rôle de l’école doit demeurer le même : éduquer à la santé, prévenir, dépister, accompagner vers un/des professionnel(s) de santé et assurer, si nécessaire, un suivi. Et, si l’école ne peut se substituer ni aux professionnels de santé ni aux familles, elle joue un rôle de relais fondamental.
Il est important de communiquer sur l’impact de la santé dans la réussite scolaire et de développer une culture commune à toute la communauté éducative en la matière, en incluant les partenaires institutionnels et associatifs présents sur les territoires et les familles. Des formations seront proposées par l’EAFC (École académique de formation continue) sur ce sujet, sans omettre de préciser le champ de compétences et les missions des professionnels de santé, question qui est parfois source de tensions au sein des établissements notamment en lien avec le secret partagé. Il pourra s’agir de formations inter-catégorielles en constellation en impliquant, au niveau du primaire, un conseiller pédagogique de circonscription ou un enseignant maître formateur référent santé.
En termes de prévention, les sujets abordés restent toujours ceux de l’alimentation, de la sédentarité, des addictions (y compris aux écrans), de la sexualité, avec de nombreuses initiatives et projets qui gagneraient à être mieux partagés sur une page dédiée du site académique et sur un portail de type Adage.
En termes de dépistage, nous n’atteignons pas la cible de 100 % des enfants de 5/6 ans bénéficiant d’un bilan médical. Force est de constater que cela est difficile avec un poste sur deux de médecin scolaire vacant. Le recrutement de médecins scolaires sous quelque forme que ce soit (temps complet, temps partiel, vacations) est une priorité académique, accompagnée en cela par l’ARS. Il s’agit d’un sujet à court, mais aussi à long terme, l’idée étant de travailler l’attractivité de cette mission durant la formation des étudiants. L’accès des familles défavorisées à la médecine de ville, et en particulier aux spécialistes (ophtalmologues, psychiatres...) et la mise en réseau des professionnels de santé avec les écoles, collèges, lycées et les parents pour une meilleure prise en charge des élèves sont des sujets à travailler, territoire par territoire et en particulier dans le cadre des cités éducatives.
Tout cela s’inscrit dans la démarche des écoles promotrices de santé (Epsa) qui, dans le prolongement des projets éducatifs de santé, visent à améliorer le bien-être des élèves à l’école. Ces écoles, qui s’appuient sur des équipes pluri-catégorielles représentatives de chaque corps à l’échelle des bassins, doivent être développées au maximum car elles permettent l’émergence d’une culture de la santé au sens large au bénéfice de tous les élèves.
Mise à jour : octobre 2022