Dire que les jeunes ne peuvent se construire que sur des bases solides semble un lieu commun. Pourtant, nombre d’entre eux traversent leur scolarité sans maîtriser les savoirs fondamentaux, ce qui les place en situation, au mieux d’inconfort, au pire d’échec, et dans tous les cas de mal-être.
C’est bien sûr la mission de l’école primaire que de construire ces bases et cela justifie l’attention particulière qui lui est portée en termes de moyens. Toutes les classes de CP et CE1 sont maintenant dédoublées dans l’éducation prioritaire, ce qui représente pour l’académie 1 259 classes à 12 élèves. 70,4 % des classes de grande section le sont également : ce sera 100 % en 2024 et 84,2 % dès la rentrée 2022. Certaines écoles, qui ne sont pas en éducation prioritaire alors qu’elles présentent des indicateurs sociaux défavorables, bénéficient également de réductions d’effectifs, en particulier sur les territoires prioritaires (pactes).
Ces baisses d’effectifs ont été associées à des actions pédagogiques spécifiques (plan français, plan maths), accompagnées dans notre académie d’expérimentations inspirantes autour du développement de la fluence. Les évaluations permettent de mesurer les effets des choix pédagogiques effectués et de les infléchir si besoin. Elles sont, surtout, un outil d’accompagnement pour les équipes pédagogiques qui s’en sont saisies massivement en CP et CE1. La politique d’évaluation sera étendue au-delà du CE1 afin de suivre la solidité de la maîtrise des fondamentaux et remédier à toute situation qui viendrait à se dégrader au cours du cycle 2.
Au collège et parfois au lycée professionnel, les élèves ne maîtrisent pas toujours les savoirs fondamentaux, en particulier la lecture. Les évaluations et les tests de positionnement de 6ème et de 2nde doivent être analysés sous ce prisme et des remédiations installées, tous les enseignants devant être sensibilisés à cette problématique dans le cadre de formations sur l’illettrisme. Le déploiement des dispositifs d’accompagnement linguistique, au plus près des besoins, garantira aux élèves allophones nouvellement arrivés l’accessibilité à un parcours d’apprentissage et de formation.
« Silence on lit » sera déployé dans toutes les écoles et collèges dans une approche territoriale afin de créer des territoires lecteurs. Des territoires bilingues continueront aussi à être créés, sur le modèle de « Calais territoire bilingue », qui fait l’objet d’un travail de recherche sur l’effet de l’apprentissage précoce des langues étrangères sur la maîtrise de la langue française.
C’est au cycle 3 et en collège que doivent être travaillées l’appétence pour les mathématiques et l’acquisition de notions de base dans cette discipline si l’on veut qu’elle trouve son juste développement au lycée. Pour ce faire, les laboratoires de mathématiques seront multipliés et des laboratoires Lewis Carol, dédiés à la logique, seront créés. Ces laboratoires doivent permettre les échanges de pratiques entre enseignants d’un territoire, du premier degré au lycée, et le développement de relations plus fournies avec la recherche.
Les expérimentations visant à interpénétrer davantage écoles et collèges seront accompagnées et la classe de 2de fera l’objet d’une attention particulière en termes de moyens dans les lycées généraux, technologiques et professionnels situés sur des territoires difficiles, comme cela a été initié dans le cadre des Contrats locaux d’accompagnement. Cette ambition portée pour chacun conduira à renforcer l’accompagnement des équipes dans l’élaboration de parcours personnalisés pour les élèves à besoins éducatifs particuliers, à poursuivre l’essor qualitatif des Pôles inclusifs d’accompagnement localisés (PIAL) et à développer les outils et partenariats nécessaires pour assurer à tous l’accessibilité à la maîtrise des savoirs fondamentaux.
Mise à jour : octobre 2022